04 mars 2013

Le Scorpion, tome 10

Couverture Au nom du fils

Série : Le Scorpion
Scénario : Stephen Desberg
Dessin : Enrico Marini
Genre : Aventure

Edité chez Dargaud en Novembre 2012

On retrouve le Scorpion dans les catacombes du Vatican, emmené par cet étrange personnage qui le traque depuis si longtemps et qui prétend connaître la vérité sur son père. Il est conduit jusqu'à la demeure des Latal où il est accueilli par le père d'Anséa. Celui-ci lui apprend comment se sont passées les dernières heures de sa mère, brûlée vive sur le bûcher après avoir été condamnée pour sorcellerie. On lui confirme également que Trebaldi est bel et bien son père et qu'il n'a rien fait pour protéger sa mère, pire c'est lui qui l'a faite condamner.

Le seigneur Latal laisse alors s'en aller le Scorpion pour qu'il puisse assouvir sa vengeance. Bien sûr, s'il le fait, c'est pour s'éviter la peine de devoir lui-même affronter les moines-guerriers et assassiner le pape. Il laisse faire et espère ainsi obtenir l'héritage des Trebaldi, après qu'Anséa aura marié Nelio, le dernier Trebaldi sitôt le Pape et son père assassinés. Ainsi il obtiendra la fortune des Trebaldi et ramènera l'ordre dans les huit familles originelles, après avoir effacé l'erreur que leurs ancêtres avaient commis en intégrant une neuvième famille.

Dans cet album, il y a des intrigues, des combats, des trahisons, des passions. Nous retrouvons les fondamentaux qui font le succès de cette série. Pour les amoureux des histoires de capes et d'épées, le Scorpion est un régal. Le scénario est bien tenu, les dessins sont réalistes et époustouflants. On pourrait craindre que ça tire en longueur, mais il n'en est rien. Il y a du rythme. Le lecteur est régulièrement bousculé par des rebondissements inattendus qui le mène de surprises en surprises au fil des pages et des albums. Si certains passages ou certaines chutes sont prévisibles, ils sont amenés de manière ingénieuse pour ne pas lasser l'intérêt du lecteur et le tenir en haleine.

Ainsi, depuis l'album 8 en tout cas, on se doute bien que le Scorpion a du sang Trebaldi dans les veines, mais de quel Trebaldi s'agit-il ? Pour arriver à cette réponse, on voyage entre le présent et les souvenirs du jeune Scorpion et on revoit les passages clés de son enfance. Mais on découvre aussi les souvenirs d'autres protagonistes de la série, lesquels sont emplis ou de tristesse et de remords (Cosimo) ou de complots et de trahisons (Latal, Trebaldi père).

Enfin s'il peut enfin venger sa mère, ce à quoi a servi son éducation, le Scorpion va-t-il savoir saisir sa chance ? La fin de cet album livre de nombreux secrets mais amène également de nouveaux questionnements. De nouvelles pistes sont dessinées pour nous inviter à trépigner d'impatience jusqu'à la sortie du prochain album. Comment vont réagir les Latal ? Quel destin va choisir le Scorpion ? Pourra-t-il continuer à nier son appartenance ? Va-t-il enfin ouvrir son coeur à une femme, et si oui, à laquelle ? Les Trebaldi sont-ils réellement anéantis ou vont-ils s'unir pour renverser la malédiction qui sévit sur cette famille ?

Bref, j'ai été triste d'arriver si rapidement à la fin de cet album et de devoir maintenant attendre pour assouvir ma curiosité. Il n'est pas interdit que je me remette à lire toute la série pour bien intégrer les détails qui m'ont échappé tant il y en a. Alors vous l'aurez compris, je vous invite à ne pas hésiter une seconde et à vous précipiter sur cette belle aventure.

Bonne lecture !

Synopsis : 
Dans ce dixième tome, Stephen Desberg et Enrico Marini ne reculent devant rien pour mener le Scorpion au plus près de la vérité. Les intrigues entre les Latal et les Trebaldi s'intensifient, le pape est de plus en plus isolé et le Scorpion n'a qu'un seul but : rendre justice à sa mère. Le Scorpion saura-t-il enfin qui est son père ? Flash-back et révélations au coeur même du pouvoir, à Saint-Pierre...
Source: éditeur

23 octobre 2012

L'attentat

L'attentat

Scénario : Loïc Dauvillier, d'après le roman de Yasmina Khadra
Dessin : Glen Chapron
Genre : Roman graphique

Edité chez Glénat en Septembre 2012

Amine Jaafari est chirurgien à Tel Aviv. Il vit avec son épouse Sihem. Un jour, alors qu'il déjeune, la ville est secouée par un attentat. 19 morts. L'hôpital tourne à plein régime pour sauver les blessés. Après de nombreuses heures de permanence, Amine rentre chez lui espérant y rejoindre sa femme, laquelle finalement n'est pas là. En pleine nuit, il est réveillé par un appel de son ami Naveed qui le prie de revenir à l'hôpital de toute urgence. Arrivé sur place, on l'informe que l'on a retrouvé un corps déchiqueté et que l'on a besoin de son aide pour l'identification. C'est alors que son monde s'effondre : Sihem est morte. Pire encore, on l'informe que sa femme était la kamikaze qui a causé la mort de tous ces innocents.

Amine est brisé. Il ne peut pas croire, ne veut pas croire cela. Il décide alors de découvrir par lui-même ce qui a poussé sa femme à tout lâcher et accomplir cet acte meurtrier. Et surtout comprendre comment elle a pu lui cacher sa double vie. Par de multiples voyages en terre palestinienne, Amine finira par rencontrer des chefs de guerre, des djihadistes, et des hommes et des femmes déterminés à tout sacrifier pour défendre leur cause. Il frôlera également la mort à plusieurs reprises. Il finira par avoir les réponses à ces questions, mais peut-être trop tard.

Ce roman graphique colle avec l'actualité et le conflit entre la Palestine et Israël, et plus particulièrement la colonisation par Israël des terres palestiniennes. Il décrit la situation précaire dans laquelle vit tout un peuple prêt à se sacrifier pour faire entendre son message aux dirigeants israéliens. D'un côté, il y a des enfants et des hommes armés de pierres et de l'autre une armée surentraînée équipée de drones, de chars d’assaut et d'armes sophistiquées. Sacré contraste. Et pourtant, la communauté internationale n'intervient pas pour condamner cette colonisation. Alors comme arme ultime, il y a l'attentat suicide.

Cette BD est adaptée du best-seller de Yasmina Khadra, vendu à plus de 600'000 exemplaires. La lecture soulève de nombreuses questions auxquelles les auteurs se gardent de fournir des réponses. Nous sommes tantôt exaspérés par l'attitude des uns, et en même temps écœurés des actions des autres. Il est difficile de choisir un camp, car personne n'est meilleur les autres. On ne peut pas rester indifférent après avoir lu ce roman graphique, mais chacun en tirera sa propre morale.

Personnellement, je condamne l'attitude d'Israël qui réplique aux jets de pierre par des tirs à balles réelles. Selon moi, on ne peut pas agir comme cela en toute impunité et tôt ou tard ils récolteront ce qu'ils ont semés. Cependant, l'attitude des uns comme des autres est condamnable, car aucun ne fait de réels efforts pour sortir de cette situation et ils sont rentrés dans la spirale de la violence. Malheureusement, on ne peut pas la stopper facilement. Et pourtant, tout le monde sait bien que la violence ne résous n'apporte pas de solution aux problèmes. Pour le bien de ces deux peuples, j'espère que les dirigeants finiront par se réunir autour d'une table et déposer les armes pour de bons. L'Europe a connu sa décolonisation des territoires africains, à Israël de connaître la sienne.

Synopsis :
Amine Jaafari, arabe et israélien, est un chirurgien reconnu à Tel Aviv où il vit avec son épouse. Un jour, après un attentat meurtrier, la police israélienne l'informe que la kamikaze est… sa femme. Brisé par cette révélation, Amine décide d'aller à la rencontre de ceux qui l'ont poussée à commettre le pire. À la recherche de la vérité, il va devoir se confronter à une réalité qu’il a refusée de voir, lui, l’Arabe si bien intégré du bon côté du mur.

source: éditeur

10 octobre 2012

Daytripper, au jour le jour

Daytripper : au jour le jour

Scénario : Fabio Moon
Dessin : Gabriel Bà
Genre : Polar

Edité en Avril 2012 chez Urban Comics

Apprendre à aimer la vie au travers de la mort. On vous l'a peut-être déjà dit une fois : tu sais, on ne peut pas prévoir ce qui arrivera demain, alors pose-toi pas de questions et fonce. Ou encore : tu sais, la vie est trop courte, tu peux très bien mourir au coin de la rue écrasé par une voiture ou dans un magasin foudroyé par une crise cardiaque. Ces conseils avisés prennent tout leur sens dans ce comic.

Bras de Oliva Domingos est chroniqueur dans un journal brésilien et s'occupe de rédiger les articles nécrologiques. Parallèlement, il est romancier, comme son père. Chaque chapitre nous raconte une étape importante de sa vie, et surtout chaque chapitre se termine par la mort du personnage. Et nous pouvons alors lire sa nécrologie telle qu'elle aurait due être écrite à ce moment précis de sa vie, comme un résumé de son existence et de l'empreinte qu'il aura laissé dans le cœur des gens.

Le récit est très bien ficelé, et le début de chaque chapitre continue l'histoire là où elle s'était arrêtée tragiquement dans la partie précédente. Au début, c'est un peu surprenant, puis on rentre dans l'histoire et on finit par comprendre que la mort marque l'importance de tel événement sur la vie du personnage. Et c'est alors que l'on commence à se dire qu'en effet, un accident, si bête soit-il, peut arriver à tout moment et à se demander quelle image les gens garderont de nous. Mais surtout, la question principale que l'on se pose est de savoir si on est heureux de la vie que l'on mène, ou s'il ne faut pas arrêter de trop réfléchir et de plus profiter des joies de la vie et de l'amour. On se croit invulnérable quand on est dans la force de l'âge, et on ne se rend pas toujours compte à quelle vitesse l'on vieillit. Aurons-nous alors des regrets quand notre heure aura sonné ou serons-nous en paix? Cela dépend des choix que l'on fait maintenant.

Ce récit est une ode à la vie, une invitation au Carpe Diem tel que nous le décrit Ronsard dans ses poèmes. Et surtout, il est un bon remède contre la procrastination, cette fameuse (ou fâcheuse) manie que l'on a de toujours remettre les choses au lendemain. Ici on apprend que peut-être, demain, on ne pourra pas le faire, alors relevons les manches et affrontons nos démons.

Bonne lecture!

Synopsis : 
Les mille et une vies d’un aspirant écrivain… et ses mille et une morts. Brás de Oliva Domingos, fils du célèbre écrivain brésilien, passe ses journées à chroniquer les morts de ses contemporains pour le grand quotidien de Sao Paulo… et ses nuits à rêver que sa vie commence enfin. Mais remarque-t-on seulement le jour où notre vie commence vraiment ? Cela commence-t-il à 21 ans, lorsque l’on rencontre la fille de ses rêves ? Ou au crépuscule de sa vie… (#1-10)

source: éditeur 

09 septembre 2012

Titeuf, tome 13

A la folie !

Série : Titeuf
Scénario : Zep
Dessin : Zep
Genre : Humour

Edité chez Glénat en Août 2012

4 longues années séparent ce dernier volume du précédent "Le sens de la vie". On retrouve enfin Titeuf en BD, après des escapades à la télévision, au cinéma ou dans le Tchô Magazine. Comme pour marquer le coup après cette absence, et peut-être pour créer le buzz, on découvre un Titeuf aux cheveux longs. Pire que ça, Titeuf est... une fille!!! Et portant le doux prénom de Titeufette. Le cauchemar pour lui. On lui a volé son zizi. Et ses copains aussi, puisqu'il traîne désormais avec les filles. Mais il ne tardera pas découvrir que les filles n'ont rien à envier aux garçons... Mais après un détour par le vestiaire des filles, Titeuf finit par se réveiller. Un cauchemar, donc! Mais qui laissera quelques traces tout de même chez le garçon. Bref, une petite virée de l'autre côté de la barrière assez sympa et surtout bien drôle.

Mais l'histoire principale, c'est l'arrivée d'une nouvelle élève dans sa classe : Ramatou. Une jeune fille qui a survécu au massacre de sa famille et qui a réussi à fuir la guerre dans son pays pour se réfugier ici. Elle intègre l'école de Titeuf et fait ainsi sa rencontre. Rencontre qui ne laissera pas indifférent le jeune garçon qui après quelques hésitations trouvera le courage de lui faire la cour... TITEUF N'EST PLUS AMOUREUX DE NADIA!! Que se passe-t-il?!? Et c'est pourtant vrai, Ramatou et Titeuf sortent ensemble...

Titeuf devient touchant, drôle et attentionné, aux petits soins pour sa bien-aimée. Mais il reste quand-même toujours Titeuf, et il nous gâte de nombreux gags qui, personnellement, m'ont bien fait rire. J'ai adoré lire ce tome, ça a été un vrai régal.

Derrière les facéties et déboires de Titeuf se cachent toujours des scènes de la vie courante que peuvent rencontrer à divers moments de leur parcours les écoliers, qui n'osent pas toujours poser les questions aux professeurs ou à leurs parents. Zep met son jeune lecteur face à des situations bien réelles (ici, l'intégration de Ramatou dans l'univers de Titeuf ou encore la prévention sexuelle) en utilisant l'humour pour faire passer le message. C'est pour cela que ce personnage connaît un franc succès auprès des jeunes : il leur ressemble et rencontre les mêmes problèmes. Et il leur apporte un début de réponse à leurs questionnements, surtout il montre qu'il ne faut pas hésiter à poser les questions et à aborder tous les sujets, même les plus tabous.

Je ne peux que conseiller petits et grands à découvrir la toute dernière aventure du héros à la mèche blonde, sans hésitation aucune. Bonne lecture !

Synopsis : 
Hé, vous savez quoi ? Dans l’école de Titeuf, paraît qu’il y a une nouvelle ! Paraît qu’elle est super grande et qu’elle s’appelle Ramatou. Elle parle pas très bien français, c’est parce qu’elle vient du Brougalistan ou un truc comme ça ! Et paraît que les soldats ont massacré toute sa famille… Paraît aussi que Titeuf pense tout le temps à elle !
Mais est-ce qu’une fille sera vraiment capable supporter les battles de bulles de morve et les blagues à base de crottes de chien de Titeuf et ses copains ? Ce serait oublier que Titeuf, c’est carrément le lover de la récré !

source: éditeur

15 août 2012

Trolls de Troy - Tome 16

Poils de Trolls

Série : Trolls de Troy
Scénario : Christophe Arleston
Dessin : Jean-Louis Mourier
Genre : Heroic-fantasy

Edité chez Soleil Productions en Juin 2012

Des Trolls au pays des Schtroumpfs, tel pourrait être résumé cette aventure...

J'ai toujours été fan de la série Trolls de Troy. Bien sûr, c'est un peu sanglant, mais après tout c'est normal, on parle quand-même de terribles trolls qui rendent la vie dure aux habitants d'Eckmül, et principalement au vénérable Fuquatou, le grand sage. Mais ce qui m'a toujours plu, c'est l'esprit léger de la série, et la drôlerie de ces boules de poils affamées qui ont un estomac à la place du cerveau.

Cependant, depuis quelques tomes, je trouve que la magie marche moins bien. Les aventures se déroulent sur deux tomes, et elles traînent un peu en longueur. Des gags, oui, il y en a, mais ils se répètent. Peut-être les auteurs n'ont plus autant de temps de peaufiner leurs albums, puisqu'ils sortent un nouveau tome par année (voir parfois par 6-8 mois), mais qu'en plus à côté ils travaillent sur tout l'univers de Troy, avec Lanfeust, Cixi, les Gnomes, ... Et aussi le Lanfeust Magazine, d'où proviennent de nombreux gags présents dans les derniers albums des Trolls. De plus, il me semble que le premier tome de chaque diptyque est toujours meilleurs que celui qui clôt l'histoire, comme s'il fallait attirer le lecteur avec le premier tome, pour l'obliger à acheter le second...

Ah, le commerce. Finalement, c'est bien cela qu'il y a derrière. Les bd's sont faites pour être lues et achetées, pas pour rester sur les étals des libraires. Mais pour pas que la série perde tout intérêt, il serait bien que les auteurs pensent à retravailler leur scénario et à retrouver un second souffle. Mais comme toujours, à la sortie du prochain tome, je me dépêcherai de me rendre chez mon libraire pour découvrir les nouvelles aventures, car ces trolls demeurent attachants, et que la lecture reste toujours un moment de détente.

On retrouve quand-même toujours les petits clins d'oeil des auteurs liés aux faits divers, la bêtise de ces trolls pour qui la réflexion est une véritable épreuve, la gaieté et la joie de vivre de ce petit peuple qui trône au sommet de la chaine alimentaire, et les scènes de violence qui, sous le crayon de Mourier, nous font éclater de rire, comme celle où la horde de mini-trolls s'en va dévorer le méchant pour libérer Teträm et Pröfy de leur enchantement. Tout se règle par l'estomac, comme toujours...

Pour un petit moment de détente, je vous conseille de lire cette aventure, mais n'en attendez pas trop tout de même. Le scénario laisse à désirer, mais le dessin est au rendez-vous et on replonge bien volontiers dans la forêt de Phalompe pour dévorer dragons, pétaures ou autres sfroumtchs (ou quelque chose comme ça...).

Synopsis :
Souvenez-vous... les trolls sont devenus tout petits ! Ou plutôt, c’est le reste du monde qui est devenu géant. Pour que les choses rentrent dans l’ordre, nos amis doivent bénéficier du pouvoir des frères Zip. Ceux-là même qui, accidentellement, les avaient rapetissés. Aidés de Trolanne, Waha, Pröfy, Teträm et Roken partent à la poursuite des frères marchands, en route vers le conservatoire d’ Eckmül, livrer le globe de respiration, le précieux souffle du Magohamot. Mais le fragile globe de verre attise bien des convoitises...
source: éditeur

13 août 2012

Holmes (1854 / 1891?) - Livre III

L'ombre du doute

Série : Holmes (1854 - 1891?)
Scénario : Luc Brunschwig
Dessin : Cecil
Genre : Polar / Thriller

Edité chez Futuropolis en Juin 2012

Un univers graphique très sombre. Ambiance propice au polar, avec la pluie pour nous rappeler que nous sommes en Angleterre. Un homme se retrouve seul dans une ruelle lugubre, en proie à ses propres doutes et questionnements. Il vient de voir son ami, Sherlock Holmes, dans un cercueil, étendu, calme, mort. Cet homme n'est autre que le docteur John Watson, fidèle assistant du grand détective et certainement son seul ami. Pour accepter cette mort étrange, il a besoin de comprendre les circonstances dans lesquelles elle est survenue. Besoin de comprendre aussi pourquoi tant de haine entre Moriarty et Holmes, au point d'en arriver à l'ultime confrontation. Besoin de comprendre enfin qui était réellement Sherlock et dans quelle atmosphère familiale celui-ci a grandi.

L'ombre du doute est le troisième tome de cette série qui retrace l'enquête de Watson sur la mort de Sherlock Holmes. J'ai pris cette série en plein vol, et ce n'est peut-être pas la meilleure façon de faire. Le récit est intéressant et le décor de la fin du XIXème siècle est, je trouve, très bien représenté sous le crayon de Cecil. Mais le récit entremêle le voyage de Watson avec son épouse en France, la quête d'information de Wiggins sur une certaine Gloria Dumbley, et les rêveries de Watson remplies de doute sur l'avancée de ses travaux. Au bout d'un moment, on ne se situe plus très bien. Et pour peu que l'on ne connaisse pas bien l'univers de Sherlock Holmes, on ne sait pas trop qui sont les personnages et ce qu'ils font. Peut-être qu'en prenant l'histoire depuis le début, ces informations deviennent plus claires.

C'est pourquoi je m'abstiendrai de toute critique avant d'avoir pu lire les livres I et II de cette série, et je donnerai ultérieurement mon impression de lecture sur la série.
Toutefois, rien que pour la qualité du dessin, le soin du détail, les nuances et l'ambiance "polar" qui se dégage de la lecture, je trouve que L'ombre du doute vaut la peine d'être lu. Il me faut trouver rapidement les deux premiers tomes pour pouvoir apprécier pleinement le côté scénario.

Bonne lecture!

Synopsis : 
4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît en Suisse aux Chutes de Reichenbach, entraînant avec lui dans la mort son plus grand ennemi, le professeur Moriarty. Pour Mycroft, son frère, la mort de Holmes est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue. Malgré les preuves apportées, le docteur Watson se refuse à croire cette version des faits. Il se lance à travers toute l’Europe dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille. Alors que Watson se rend à Pau, où la famille Holmes possède une maison, pour tenter de rencontrer des gens qui ont bien connu Sherlock quand il était jeune, Wiggins part à la rencontre d'un médecin dont le passé est lié au père de Holmes. Il se retrouve alors au coeur d'une manifestation qui va dégénérer en émeute et qui a pour cible… le docteur qu'il recherche … 
Source : éditeur

09 août 2012

La peau de l'ours

La peau de l'ours

Série : One Shot
Scénario : Zidrou
Dessin : Oriol
Genre : Roman graphique

Edité chez Dargaud en Juin 2012

Bienvenue à Lipari, petit village de Sicile baignant dans le doux climat méditerranéen. La scène s'ouvre sur le jeune Amadeo refusant les avances de la farouche Silvana afin de se rendre chez le vieux Don Palermo pour lui lire l'horoscope quotidien. Apparemment, cet étrange personnage attend que le journal lui annonce le grand amour. Mais comment un vieil homme aveugle et impotent peut-il espérer l'Amour?

A chaque visite d'Amadeo chez Don Palermo, le vieillard livre une parcelle de son histoire. Il explique sa vie de forain aux Etats-Unis, puis son entrée au service de Don Pomodoro, un mafieux local, enfin sa rencontre avec Mietta la fille de ce dernier. On vit la montée de la violence au fil des histoires, laquelle contraste avec les scènes de douceurs dans la salle de bain où se retrouve Mietta et Teofilio. Mais le bonheur n'est pas éternel, et les amants vont être découverts et châtiés. Et depuis, Teofilio attend de retrouver sa douce Mietta.

L'histoire nous révèle la lâcheté d'un jeune homme qui s'était fait la promesse de venger son compagnon de toujours, l'ours Roosevelt, abattu froidement par Don Pomodoro. Il commence par fermer les yeux afin de se rapprocher de cet homme méprisable, puis accepte de participer à la violence, allant jusqu'à tuer un homme pour satisfaire son "patron".

Teofilio est un lâche, et on découvre que la lâcheté est intemporelle et qu'elle traverse les âges. Et que le dénouement le plus courant en est la trahison. On oublie son courage et son honneur pour se vendre au plus offrant et satisfaire sa cupidité au dépend  de sa vengeance. C'est bien de cela qu'il s'agit ici, de la lâcheté de Don Palermo qui en souffrira sa vie durant et s'accrochera à un rêve de jeunesse pour survivre et pouvoir être pardonné par l'amour de sa vie.

Les auteurs nous offrent une jolie histoire sur le thème de la mafia. On évolue entre le petit village sicilien et l'univers sombre de Stonefield, Eastside, USA, où la pègre y règne et se partage la ville en cinq parts. Le dessin est assez simple, presque caricatural, avec des personnages au visage triangulaire ou rectangulaire, et un tube de longueur variable en guise de nez. Un peu comme dans Lucky Luke, si vous voyez ce que je veux dire. Mais cette simplicité contraste et renforce le thème choisi par les auteurs, car derrière les traits d'Oriol se dissimule bel et bien toute la réalité du monde mafieux, qui, elle, est bien moins drôle : exécution aléatoire, règlement de compte, sexe, alcool, et sang. Beaucoup de sang.

La Mafia a beaucoup fasciné, et beaucoup inspiré. Beaucoup rêvait d'être Al Capone, et les films de mafieux sont connus de tous. Mais si celle-ci a beaucoup été tournée en dérision au cours des années, il n'en reste pas moins que pour les contemporains des années 30, la réalité était tout autre. Et la peur dominait les esprits. C'est un peu cela que les auteurs montrent dans ce roman graphique : la peur mène à la lâcheté, et à l'omertà, la loi du silence. C'est pourquoi la Mafia peut agir et tuer en toute impunité, car personne ne parle, par peur des représailles.

Ne vous laissez pas surprendre : ce livre comporte certaines scènes violentes, voire choquantes. Mais l'histoire demeure plaisante, et surprenante. J'ai eu beaucoup de plaisir à la lire et je n'arrivais pas à décrocher. Je voulais connaître la suite, et savoir comment tout cela allait aboutir. Le scénario est bien ficelé, car il suscite l'envie d'en savoir plus. A vous de découvrir cet univers à présent.

Bonne lecture!

Synopsis :  
Amadeo a pour devoir quotidien de lire à un vieil homme son horoscope. Il est loin d'imaginer que cet aveugle, canne à la main, a été montreur d'ours aux États-Unis, puis assistant d'un chef mafieux ! Une histoire d'amour, de vengeance, de lâcheté...
source: éditeur